Coutelier artisanal : Un métier qui fonctionne toujours



Le métier de coutelier n’est pas prêt de disparaître. Les Français sont encore très attachés aux couteaux et continuent de rechercher un « savoir-faire ». De ce fait, les coutelleries « artisanales » ont toujours du travail, comme le prouvent les 1200 sociétés unipersonnelles réparties sur le territoire.

Étincelles De Titane 
Gaëtan Cesteleyn est un des seuls couteliers en France à travailler avec du titane. Résistant, il peut être utile, mais il est cher et dangereux puisque son travail produit des étincelles à plus de 3000 degrés.© A. BOCQUET



Le métier de coutelier ne subit pas de difficultés sur le plan financier,car, malgré une baisse d’activité pendant le COVID-19, d’après la Fédération française de la coutellerie (FFC), le chiffre d’affaire des couteliers en France aurait progressé de 13% entre 2018 et 2022. Cependant, la difficulté à laquelle est confronté cet artisanat est le maintien et la transmission du savoir-faire. En effet, même si le nombre de clients ne baisse pas, ce n’est pas le cas du nombre de jeunes couteliers. Le secteur fait face à des problèmes de recrutement et le métier est vieillissant. Le métier fait aussi face à la concurrence internationale et doit donc adapter ses appareils pour pouvoir maintenir sa productivité, ce qui est parfois coûteux, surtout pour les indépendants.
Gaëtan Cesteleyn est un de ces artisans couteliers. Basé à Erquinghem-Lys et coutelier à plein temps depuis 11 ans, ce cinquantenaire est reconnu et plébiscité. Cet ancien militaire est diplômé en gestion des matériaux et est passé par l’industrie lourde. Son parcours lui a permis d’assimiler des connaissances qui lui permettent de travailler avec de l’acier inoxydable. Cet acier particulier ne nécessite pas de forge et se travaille différemment, mais il permet la création de couteaux de meilleure qualité issus d’alliages sans impuretés. C’est dans son atelier attenant à sa maison que Gaëtan travaille, au milieu de ses machines. Cet artisan fait tout lui-même.

Marqué Par Le Métier 
Une lame demande plusieurs heures de travail avant son montage, mais cela ne se fait pas sans mal.  Coutelier est un métier physique et salissant qui laisse des marques parfois indélébiles sur le corps. © A. BOCQUET
Une Sélection Minutieuse 
Les bandes abrasives ont chacune des utilisations spécifiques. Possédant toutes un grain différent et une ingénierie particulière, leur choix et leur emploi sont cruciaux pour la réalisation d’une bonne lame. © A. BOCQUET
Confection D’émoutures
Le Backstand est la machine par excellence du coutelier. Que cela soit pour les émoutures, la découpe ou les détails, son fonctionnement est presque continu. © A. BOCQUET
Polissage 
Le polissage des éléments composant la lame permet de garantir la beauté de celle-ci ainsi que la correction d’imperfections. Cette opération demande une autre machine et d’autres bandes abrasives. © A. BOCQUET
La Préparation D’un Manche 
Une fois la lame prête, il faut la préparer pour le montage du manche. Pour cela, il faut percer minutieusement les trous qui accueilleront les rivets et en profiter pour alléger le manche. © A. BOCQUET
Titane Et Coupure D’électricité 
Parfois, il existe des imprévus et une coupure des lumières pendant le travail des rivets en titane peut en faire partie. © A. BOCQUET